Avant de partir pour Singapour, nous passons une dernière nuit à Medan et sommes interviewés par des étudiants en droit sur notre connaissance et notre opinion de l’Indonésie. On pousse la chansonnette « la neige au Sahara » d’Anggun (chanteuse franco-indonésienne) en leur compagnie, un beau moment de fraternité ou de solitude, ça dépend comment on le voit.
On passe la nuit dans la chambre la plus moisie de notre voyage. Un seau derrière le lit récupère l’eau suintant du plafond, on se couche emmitouflés dans nos draps de soie pour éviter au maximum le contact avec les magnifiques draps de lit. On n’a pas le sentiment de ressortir de la salle de bain plus propre qu’en y entrant. Bref, on comprend le sens du mot insalubre. On en rigole mais n’y pensons plus, demain direction Singapour pour voir le docteur (non n’ai pas peur).
En arrivant dans ce micro état, ce qui frappe d’emblée est l’armada de cargos stationnés dans la baie. Ça change du traditionnel village de pêcheurs qui devait exister il y a encore 40 ans. L’aéroport est ultra clean et moderne. Nous débarquons dans le deuxième pays le plus riche au monde.
Pour éviter d’exploser le budget, on passe nos deux premières nuits en couchsurfing (réseau de personnes hébergeant gratuitement les voyageurs et facilitant les rencontres) chez Kevin, un prof de français super cool, qui bien qu’ayant récemment chopé la dengue, nous accueille gentiment chez lui au sein de son campus universitaire. Il nous fait découvrir le premier hawker (stand de rue) et sa ribambelle de cuistos chinois, malais et indiens. On parle de voyage et de son projet fou, rejoindre à pied la France depuis Singapour en trois ans. Cela me rappelle d’ailleurs une contrepèterie poétique : il est arrivé à pied par la Chine, il est arrivé à chier par la pine. C’est beau.
La raison principale de notre venue sur Singapour est de rejoindre Dr D (mon frère en l’occurrence) en mission pour le FMI afin de présenter les perspectives économiques de la zone Asie-Pacifique. Le rendez-vous est donné sur Robertson Quay. Trop cool de te voir mon frère ! Après six bières, cinq verres de vin (ça faisait longtemps), du saumon et quelques crevettes, Docteur s’en tire pour la modique somme de 174 $.
A charge de revanche, on se revoit deux jours plus tard pour une toute nouvelle mission dans un décor digne d’un bon 007 : le Marina Bay Sands.
C’est au sein de cet hôtel mythique en forme de dirigeable reposant sur trois énormes buildings que l’on se prélasse dans l’extraordinaire piscine à débordement longue de 200m avec vue plongeante sur tout Singapour et son business district. Bienvenue à Babylone ! Le must des hôtels que l’on aura l’occasion de faire, loin des guesthouses moisies plus représentatives de notre voyage !
Nous effectuons le premier contact Skype avec mes parents depuis le début du voyage (spéciale dédicace à Mum et Al !). On est content que vous alliez bien !
Docteur part désormais pour New Delhi. Comme marque de solidarité, on se dégote un dortoir à dix au sein de Little India. C’est ce qui s’appelle descendre l’échelle sociale, le contraste est sévère, notamment cette odeur de pied irréelle qui règne dans la chambre. Certains des locataires semblent y être installés, ce n’est pas qu’un lieu de passage. Mais bon c’est cool, ce n’est pas comme si on payait 44 $ la nuit !
A l’instar de l’échelle sociale, on reste au bas de l’échelle d’assaisonnement en piment proposée par un super resto indien. Sur une échelle de 1 à 10, on oscille entre 1 et 2 et on a déjà des sueurs. Nous visitons de jour comme de nuit l’un des plus beaux zoo au monde et faisons la rencontre avec un lointain cousin d’un grand poète et chanteur français. Aurez-vous reconnu notre ami Léo Ferré ?
Paradoxalement, c’est au sein du pays le plus développé de notre parcours que nous rencontrons le plus de galères : difficultés à acheter un billet d’avion, à trouver un hôtel, des heures passées dans les transports en commun et un visa indonésien qui tarde à venir prolongeant ainsi notre séjour de deux jours et modifiant notre budget en conséquence.
De fait, Singapour nous laisse une impression mitigée. Une étude récente montre que les habitants de Singapour figurent au panthéon des peuples les moins heureux et sensibles de la planète confirmant ainsi le vieil adage « l’argent ne fait pas le bonheur » même si l’on ne peut qu’affirmer de notre côté qu’il y contribue grandement.
Bisous !!
Très intéressant votre commentaire sur Singapour . çà change du reste de votre voyage .
Et c’est bien agréable d’être cités par vous sur votre blog ouvert à tous: c’est la gloire !
Plein de bises
Al et Mum
Yo frere, Yo Marie,
suis un peu tombe dans un trou noir depuis Singapour avec ce world tour digne des gipsy kings et les peripeties qui sont allees avec (cocktails immodium-Ercefuryl en continu plus otite carabinee chopee dans une piscine infame -qu’ils auraient pu elle aussi traiter a l’immodium- en Inde, safari mythique en Af Sud…etc) et du coup je decouvre votre post seulement maintenant.
Sinon c’etait pour dire rien du tout, j’etais trop heureux de vous revoir, beaux, bons et tanes comme des guatemalteques, ca meritait largement ce paquet de kro a 57$, trippez bien en Indonesie et a dans trois mois!
Yo Dr !
Le marathon est enfin fini pour toi ! Otite et bonne diarrhée, un bon cocktail indien ! tu nous raconteras ton périple bientôt !
Ça a été un pur plaisir pour nous aussi, mortel qu’on ait pu se croiser dans ce voyage ! Version haut de gamme qui plus est !
Je t’écris ce message depuis une chambre infecte (j’ose presque pas aller chier), tellement loin de ce Skypark !
See u soon !