Nous arrivons plus tôt que prévu à Kyoto. Le temps du trajet et de poser nos affaires, nous trouvons portes closes aux premiers sites incontournables. Qu’importe, le repérage de bars en terrasse sur pilotis nous conforte largement, permettant de nous cultiver au passage sur l’histoire des whisky japonais.
Profitant d’une climatisation de merde et d’une chambre humide la première nuit, le lendemain est un peu rude. La crève fait son apparition mais n’empêche pas de découvrir les parties sud et nord de Higashiyama abritant nombre de temples majeurs de la ville. Face à la porte du temple Chion-in, Dom apparaît tel le ninja blanc portant fièrement son sabre-parapluie.
Attirant notre curiosité, des chants entêtant de moines se font entendre derrière les murs d’un sanctuaire.
Remontant par le chemin de la philosophie, nous parvenons au détour de magnifiques jardins zen et de temples mineurs à l’entrée du pavillon d’argent, le premier édifice nous procurant un effet certain.
Nous ressentons un très bon feeling pour ce premier jour à Kyoto. Entre le restaurant familial du midi tenu par deux générations au petit soin et le Shabu-Shabu mixé d’un Sukiyaki le soir, où chaque morceau de bœuf et de légumes ébouillanté vient fondre dans la bouche, tout concoure à être au mieux.
Ajouté à cela la possibilité de prendre un bain privatif dans notre ryokan, qui sera notre rituel quotidien de jeune cadre dynamique parisien bien trop stressé par la vie, et nous voici au top prêt à déplacer des montagnes aussi insignifiantes que le mont Fuji.
Le second jour débute doucement par une visite bien touristique où des singes aux mœurs libres et passionnantes déambulent au milieu d’humains parqués et orientés.
Nous sommes en semaine et hors vacances scolaires mais comprenons rapidement que la magie des lieux tant espérée va s’estomper et se liquéfier dans le flux incessant de visiteurs. La bambouseraie d’Arashiyama en est alors le premier exemple.
Mais ce n’est que peu de choses comparé au déluge de groupes d’individus qui s’abat sur le pavillon d’or où l’incendie du tourisme de masse a depuis longtemps consumé l’essence et la solennité de ce lieu pourtant si beau.
Nous sommes vendredi soir, et tout comme à Tokyo la semaine passée, c’est le bon moment pour nous remettre la tête à l’envers ici à Kyoto. Du bon son hip-hop japonais (WTF) dans les oreilles, quelques shots de Kamikaze et de whisky partagés avec des japonais venus, entre autre, fêter leur anniversaire et voici que l’aube pointe déjà le bout de son nez nous invitant à un retour semi-aveugle jusqu’à notre hôtel.
Douleurs. Hangover. Tel un grand classique maintes fois revisité, le samedi se résume de mon côté à une restauration profonde du corps entre le Onsen revitalisant et le roboratif ramen accompagné de ses gyozas salvateurs.
Une escapade à Nara et une rencontre avec la belle de Himeji et nous continuons notre chevauchée vers le soleil couchant, direction la ville de Hiroshima.