Sur l’eau de Lombok à Komodo…

Après cet éprouvant trek de trois jours jusqu’au sommet du volcan, nous embarquons pour une croisière de quatre jours à bord d’un petit rafiot en direction des îles de Komodo et de Rinca afin de rendre visite à leur mythique dragon.

En prévision de la traversée, les organisateurs nous demandent nos besoins en coca et en bières. L’addition : 120 000 (bières) + 32 000 (coca) se transforme étrangement en 452 000 rupias. Un douteux calcul mathématique rapidement corrigé par nos soins et symbolisé par ce capitaine à tête de fouine. Sur le bateau, nous prenons nos quartiers sur les couchettes du pont supérieur.

Nous faisons la connaissance des québécois Sophie et Fred travaillant tous deux dans la restauration avec pour projet d’ouvrir un hôtel-resto en Amérique centrale. Fred a tatoué sur chaque bras fruits et crustacés. Une mode au Québec veut que les cuisiniers se tatouent de la nourriture sur le corps. Un de leurs potes a une saucisse dessinée derrière chaque oreille et un autre, des œufs bacon sur l’avant bras…Sympa !

Nous voguons sur une mer calme, faisons escale de temps à autre pour se rafraîchir dans une cascade, se baigner dans un lac d’eau salée, profiter d’une plage aux reflets roses ainsi que d’un point de vue magique. L’eau est ultra limpide et les spots de snorkelling présentent une diversité impressionnante de coraux.

On prend vite goût à se laisser bercer par la mer, à contempler le paysage magnifique et aride du chapelet d’îles environnantes, surtout quand une colonie de dauphins s’approche de nous et que nombre de tortues sont aperçues dans le sillage du bateau.

Passer quatre jours sur un bateau implique cependant de passer tout son temps avec les mêmes personnes. Malheureusement, aux quatre coins du monde, il y a toujours un con qui rôde. Cette fois-ci, c’est au tour d’un mauvais Crocodile Dundee de prendre ses marques. Collier à cœurs en plastique rouge et dent de requin (certainement en plastique elle aussi) attachés autour du cou, il nous joue ses plus belles gammes à la flûte tel un enfant de huit ans. Gueulard, soûlard, il ne se soucie guère du groupe, à tel point qu’il en oublie la consigne de sécurité principale sur Komodo : ne pas s’éloigner afin d’éviter de se faire étriper par un varan comme ce cher Baron suisse Randolph von Reiding dont on ne retrouvera que le sac et l’appareil photo en 1974.

Comme nous le ferions avec le filet de bœuf, le varan s’attaque en premier au ventre et à l’estomac, la partie la plus tendre. Il digère même les os, c’est la raison pour laquelle on ne retrouva pas même une dent du baron. Paré comme dans un safari animalier, on patiente donc caméra au poing dans l’attente de la vidéo de l’année qui fera plus de buzz que Gangnam Style : Crocodile Dundee vs Komodo dragon…mais sans succès. Les varans ont accès à un bon garde manger avec quantité de cerfs, de sangliers et de poulets visibles dès notre arrivée. Ils n’ont donc pas besoin de ce con et encore moins de sa flûte Chopi qu’ils auraient certainement eu du mal à digérer…

Arrivés au port de Florès, nous passons une dernière nuit sur le bateau avant d’embarquer pour une nouvelle croisière ! Mais de plongée cette fois-ci ! Le parc de Komodo faisant partie des « The place to be » pour observer les pichons (pour les non initiés, « poissons » en patois lensois) !