C’est un gros bordel pour sortir de La Paz. Des dizaines de flics tentent de mettre de l’ordre dans une circulation chaotique. Le bus que nous empruntons a tout juste la force de se hisser en haut de la ville avant de nous laisser sur le bas-côté faute d’un carburateur correct. Et la bifurcation empruntée ne permet pas de faire passer les deux étages de ce bus à la pointe de la technologie.
Dès qu’il se trouve rempli à ras bords, on décolle finalement avec un taxi collectif pour la ville de Patacamaya, point de bifurcation vers la zone peu fréquentée du parc de Sajama.
On retrouve l’ambiance des vieux transports à l’ancienne. Étonnamment, on retrouve aussi ces paysages magnifiques, similaires à ceux traversés dans l’Utah, lorsque nous étions sur la route 12 qui nous menait du parc de Arches à celui de Bryce Canyon, exceptions faîtes des troupeaux de lamas et de la silhouette approchante, enneigée et imposante du volcan Sajama, toit de la Bolivie culminant à 6 540 mètres d’altitude.
Au bout de la route, en revanche, cela n’a plus rien à voir. Nous avons l’impression d’arriver dans un petit village de bout du monde, aux confins de la Bolivie, à la frontière chilienne gardée naturellement par les volcans jumeaux de Payachatas.
L’endroit est fabuleux. Une fois de plus, un flash-back se produit face à ces geysers d’altitude, nous remémorant ceux du parc de Yellowtone aux Etats-Unis.
Lors d’une journée riche en éblouissements, nous contournons à pieds la lagune Huaña Khota, tentons d’y suivre des vigognes fuyantes (sorte de lamas) venus s’abreuver et assistons au vol groupé et coloré de flamants roses, légèrement induit par notre approche peu discrète.
La magie est de nouveau décuplée par le fait que l’on soit seuls à profiter des lieux. Sous un ciel bleu pur, sur des lits de mousse tapissés de touffes d’herbes coniques et bizarres, on regarde passer des lamas un peu craintifs qui nous toisent de leur regard simplet.
Une belle ballade récompensée par une baignade délassante dans une source d’eau thermale située dans ce cadre de dingue de l’altiplano (plaine d’altitude qui existe également au Pérou et au Tibet)
A la sortie du bassin, le vent pique un peu mais durant la journée, ça chauffe carrément et le soleil est violent. A voir le visage des enfants brûlés par le soleil, on comprend que la petite crème solaire ne sera pas de trop. En revanche, au coucher du soleil, la température chute brutalement et le pull en alpaga (sorte de lama aussi) acheté sur place ne l’est pas non plus (de trop…).
Avant que la nuit l’emporte, on part sur un chemin en pente raide, au milieu de la plus haute forêt du monde (de queñua), jusqu’au mirador du village situé à 4 500m, histoire de tester le souffle, la tenue du genou de Marie et notre capacité d’émerveillement face au panorama des environs.
Finalement, les trois fonctionnent. On s’est bien acclimaté à l’altitude même si l’on est encore loin de ce qui semble nous attendre dans quelques jours… à suivre.
Au village, nous faisons la rencontre d’Emmanuelle et Xavier, un couple de français voyageant pendant cinq mois avec leurs enfants. Nous partageons également un moment bien cool avec Pierre et Monique, un couple de retraités français qui parcourent les Amériques en camping-car depuis plus d’un an. Ces derniers nous donnent l’idée d’une nouvelle destination possible, jusque-là inenvisageable… à suivre.
Le soir venu, emmitouflés sous nos duvets renforcés par les cinq couvertures de 12 kilos, on est bien. On passe une courte nuit avant de repartir.
Au réveil, le lever de soleil sur les jumeaux Payachatas est scotchant. La lumière est superbe. Mais pas le temps de prendre de photo. Le minibus n’attend pas…
La comparaison entre l’Utah et la Bolivie vous est venue spontanément ou c’est une référence à « Butch Cassidy et le Kid » ? J’aime à penser que derrière toutes vos descriptions se cachent de multiples références à des films, des romans… bref que chaque périple renvoie à des milliers d’autres. Accessoirement, cela me permet de vivre un peu chaque photo…
En revanche, concernant Pierre et Monique, la référence est plus complexe ! Un indice ?
Pourquoi ai-je le sentiment que mon petit Chou a la rage ?
Mieux vaut en tout cas « Pierre et Monique » que « Marc et Sophie » pour la référence culturelle, ne crois-tu pas ?
Pour être franc, j’ai vraiment chercher une oeuvre qui pourrait avoir deux héros s’appelant ainsi mais rien, si ce n’est quelques conneries pour mômes. Concernant le film de George Roy Hill « Butch Cassidy et le Kid », il passe notamment par l’Utah avant de se terminer en Bolivie et les décors créent une vraie proximité visuelle…
Si vous avez la bonne idée de glisser quelques références plus ou moins complexes dans vos interventions, j’essaierai de laisser plus souvent des commentaires…
Grosses bises
Superbes photos, ça donne envie d’aller voir ces paysages ! 😉
Bises