En ce chaud dimanche ensoleillé, nous partons pour une escapade à Nara, ville des premiers empereurs située au sud de Kyoto et qui fût la première capitale du Japon au VIIIème siècle. Dans le parc du Nara-koen situé à l’Est de la ville, des dizaines de daims peu farouches, considérés comme des animaux sacrés, quémandent de la nourriture aux passants et se laissent très facilement approcher.
Ils se montrent même tout aussi disciplinés que leurs compagnons japonais attendant patiemment au passage piéton que le feu veuille bien passer au vert.
Le parc est jalonné de multiples sanctuaires shintoïstes, de lieux de prières et de recueillement, prenant parfois l’emplacement d’une pierre ancrée dans le sol ou d’un arbre qui sont alors protégés par des barrières baguées de papier blanc.
Certaines prières sont dévouées à la protection et la paix de la nature, des prières qui, dans un avenir proche, seront peut-être partagées universellement. Parmi les grandes catastrophes naturelles dont le Japon se montre friand, le séisme du Tohoku en 2011 est à l’origine d’une cérémonie dans le temple de Kasuga Taisha. Les nombreuses lanternes qui jalonnent le parcours, les chemins d’accès et l’intérieur de ce sanctuaire shintoiste vivent à l’heure de ce genre d’événements.
Cette escapade est l’occasion de finaliser mes emplettes dans des magasins d’artisanat où un masque en bois rougie, une petite figurine féminine et un éventail gracieux aux inscriptions bouddhistes viennent compléter ma panoplie des trois statuettes de Jizô en métal achetées près du jardin zen de Ryoan-ji à Kyoto.
L’escapade se termine par la visite du monumental temple en bois du Todai-ji abritant le Daibutsu, géant bouddha « cosmique de l’univers de la vie » en bronze et dont les signes de main viennent souhaiter la bienvenue à ces disciples et les invitent à ne pas avoir peur.
En cette ballade dominicale, nous avons donc gardé le meilleur pour la fin. Le temple dans lequel il trône est particulièrement impressionnant. Ce monstre de bois serait, paraît-il, si l’on daigne en croire le Lonely Planet, probablement l’un des plus grands édifices en bois au monde. C’est fortement possible mais ne pouvant l’affirmer avec certitude sans prendre énormément de gants et éviter l’humiliation publique de se tromper, aussi dirons-nous qu’il se trouve être un cabanon de bonne facture.
Au Japon, un merci plus respectueux se prononce »Arigato Gozaimas » ce qui, sur l’échelle de Rictus, se transforme rapidement en »Arigato Jeanne Mas ». Les temples shintoistes étant en rouge et noir, nous en déduisons que la divinité adulée n’est autre que cette grande dame de la chanson française. Dis comme ça, pour la toute première fois, la blague est absolument minable mais il faut bien s’occuper quand on voyage avec une énorme cloche comme Dom.
Sur ces belles paroles, nous effectuons un dernier retour sur Kyoto suivi d’un dernier repas simple à base notamment de Jitokko Jidori Momotoro Aburi ou poulet braisé merveilleusement tendre se mangeant étonnamment rosé.