Voici les 10 commandements de l’insécurité routière en Indonésie :
- Pas de casque en moto
- Plus on est nombreux, plus on risque
- Pas de ceinture
- Pas ou peu de phare la nuit
- Doubler sans visibilité
- S’arrêter au milieu de la route
- Rouler vite en ville comme ailleurs
- Frôler les enfants sur les trottoirs absents
- Pousser la musique à fond
- Utiliser son téléphone évidemment
Il ne manque plus que de rouler bourré et c’est la rencontre assurée avec un des nombreux dieux du coin, tout dépend alors de son orientation religieuse.
Ce départ précipité nous conduit dans la ville de Kotamobagu, non loin du parc national de Bogani Nani Wartabone, plus grand espace protégé de Sulawesi. Nous accédons seulement à sa lisière, dans le sanctuaire Tambun de protection des maléos, grands mégapodes et espèce endémique de l’île.
A l’aube, en compagnie de Max, le guide présent h24 sur les lieux, et aidé par sa paire de jumelles, on identifie rapidement les vedettes du coin aisément observables.
On repère leur forme et leur tête caractéristique en vol, à pattes, dans la lumière ou à contre-jour, restant un long moment discrètement assis dans un poste d’observation.
Vivant exclusivement dans ce parc, cette espèce de maléo ne vit qu’autour de six lieux de nidification. Ils creusent leur nid dans la terre, les sources chaudes naturelles présentes en sous-sol permettant aux œufs de se développer indépendamment sans autre intervention de leurs géniteurs. A sa sortie de l’œuf, le petit maléo est suffisamment robuste pour s’envoler de lui-même, devenant indépendant dès les premières minutes.
Pour accroître leur population et s’assurer que les œufs ne seront pas dévorés par des lézards du coin, Max les place à l’abri après la ponte puis les relâche le lendemain de l’éclosion. Mais aujourd’hui, c’est une Nolwenn sensibilisée qui s’assure du bon envol d’un jeune nouveau.
Cette indépendance surprenante pour un oisillon contraste avec le jeune Calao, espèce présente également sur les lieux, reconnaissable au son retentissant qu’il émet en vol et qui préfère attendre le retour de ses parents pour subvenir à ses besoins.
Une visite de courte durée mais qui aura été particulièrement intéressante. On reprend la route pour Gorontalo, espérant embarquer dans un ferry pour les îles Togian en fin de semaine. Malheureusement pour nous, le seul qui fait la liaison deux fois par semaine est en réparation pour un mois. Mucin nous trouve une solution de contournement, un peu trop rapidement peut-être. Ça sent l’entourloupe mais au final, c’est confirmé qu’il est compliqué de se rendre sur ces îles. Pannes de bateau et blocages pour intempéries sont fréquents.
Au final, rejoindre le port de départ nous prend un temps fou en voiture. On a l’impression d’y passer notre première semaine. Ces premiers jours sont fatigants. Surtout que le Mucin passe en boucle ses ziks occidentales de daube. On en a plein le crâne. Il nous fatigue.
Comme lot de consolation et pas des moindres, on a l’occasion de nager près d’un requin baleine nourri à la crevette. Le site d’attraction est source de controverses car il dérégulerait leur cycle de reproduction et de migration.
Ce jour-là, peu de personnes sur place mais la possibilité de prendre un instant Insta dans un bateau transparent survolé par un drone de photographie, interpelle toujours sur le niveau de débilité que peuvent prendre les différentes formes de tourisme.
On dort une dernière fois dans un hôtel un peu miteux au milieu d’une ville lambda dont les indonésiens ont le secret. Demain, on embarque pour Pulau Una Una, nouvelle improvisation de notre voyage.