Nous quittons de justesse cette mythique île de Pâques pour entamer réellement notre trip sur le continent sud-américain. De nouveau, nous effectuons un transit à Santiago dans l’attente d’un nouveau vol pour la Bolivie partant le lendemain.
Suite à l’accident de Marie, nous ne pouvons pas rejoindre le centre-ville pour la nuit. Nous passons donc une nuit de luxe à l’Holiday Inn de l’aéroport situé à une distance confortable de 25 mètres du hall des départs. L’appel au room service, une première pour nous, n’est pas une expérience des plus déplaisantes.
Marie ne peut pas marcher et alterne joyeusement entre la chaise roulante et le charriot à bagages. Un joli colis d’environ 50 kilos à trimballer sans malheureusement pouvoir le mettre en soute…
Le chemin est long mais nous arrivons finalement sur les hauteurs de La Paz. Une petite sensation de vertige s’empare de nous lors de ce passage direct entre le niveau de la mer et les 4 000 mètres d’altitude de la capitale la plus élevée au monde.
Un trouble vite pallié par un petit shoot d’oxygène dans le centre médical du coin.
Quel plus bel endroit que la Bolivie, mondialement réputée pour son système de santé novateur, pour entamer la convalescence de Marie ?
On se dégote un hôtel vieillot étrangement vide et respirant la fraicheur dans le centre historique qui nous sert alors de base de repos et de gestion pour la suite du voyage.
Bien qu’elle soit située dans un cadre impressionnant, au milieu d’une cuvette montagneuse et entourée des sommets de la cordillère royale, La Paz donne une impression globale d’inachevé avec ces maisons en parpaings bruts des quartiers défavorisés surplombant les buildings administratifs des quartiers aisés.
Pour reprendre une expression très objective du guide du Routard (sur le tourisme sexuel thaïlandais) : « Nous, on n’aime pas ». Mais le contexte joue aussi avec une mauvaise nouvelle annoncée, la blessure de Marie et des plans contrecarrés à la dernière minute.
On y découvre les joies des grèves paralysantes fréquentes dans le pays. Tout le quartier de l’Alto, ceinture haute et porte de sortie, est entièrement bloqué, empêchant tout véhicule d’entrer et de sortir de la ville. Qu’importe, nous partons pour une visite intéressante du musée de la coca. On y découvre son aspect central et fondamental dans la culture andine, sa méthode de transformation en cocaïne, son utilisation alors comme premier anesthésiant (ce qui permis à la chirurgie de sortir du Moyen-Âge), son utilisation commerciale packagée (Coca-Cola contenait de la cocaïne à ses débuts…) et sa consommation par des grands noms de ce monde (un peu à l’instar de Jacques Martin, Freud était un inconditionnel de la substance même si son apport à l’humanité différa quelque peu).
Finalement, la grève s’achève et une voie s’ouvre pour se rendre sur le site archéologique de la civilisation Tiwanaku. On y découvre les fondations parfaitement rectilignes de temples dont les symboles pré-incas ont inspiré Hergé pour son Tintin et le temple du soleil (jolie référence culturelle).
Ces agencements de pierres et les statues de Tiwanaku ont également poussé le norvégien Thor Heyerdahl à mener une expédition sur l’océan Pacifique afin de montrer le lien de cette civilisation avec celle de l’île de Pâques…
On pousse la visite vers le village adjacent et sa place centrale nous rappelant celle du village de Cabanaconde au Pérou que nous avions rejoint au prix d’un lourd effort après un trek harassant dans le canyon de Colca.
Finalement assez proches du célèbre lac Titicaca, nous n’irons pas en découvrir la partie bolivienne car nous avions déjà pu voir la partie péruvienne lors de ce précédent voyage. Notre temps est compté, on se concentre donc sur tout ce qui est neuf à nos yeux.
Nous revenons alors sur La Paz, profitons de quelques mets culinaires sympas (notamment à base de quinoa propre à l’altiplano) et arpentons, pour finir, le marché aux sorcières présentant quelques beaux spécimens de jeunes lamas séchés difficiles à ramener en souvenirs.
Voilà, voilà, du texte, du texte mais pas beaucoup de photos pour ce post. En même temps, pas beaucoup de kiffe donc ça joue.
On dort plutôt mal ici. On se réveille assommés avec l’envie de définitivement tourner les talons à cette ville. A l’exception de Tiwanaku, on a la sensation d’avoir perdu un peu de temps mais pas d’argent, la vie sur place étant incroyablement peu chère.
Bon rétablissement, on pense fort à vous.
Bises
T & G