Nous quittons l’altiplano pour un temps et rejoignons la ville de Sucre située à une altitude plus modérée. Rapidement, l’impression de ne pas vouloir y rester se fait sentir. Même si la ville est belle, on se sent moins inspiré et moins motivé à jouer les citadins et à faire les visites classiques des églises et autres musées.
On se rend compte qu’on a besoin de faire le plein de nature et de grands espaces, de vibrer face à ces paysages magiques de Bolivie comme ce fut déjà le cas à Sajama. Alors, on se ballade tranquillement le temps de faire retirer les sutures de Marie chez un médecin belge assez poilant, d’entendre les interminables Goooooaaaal du commentateur bolivien lors d’un Real-Juventus, d’enquiller du poulet entier au marché et de siroter du petit vin dans un bar aux effluves de pisse de chat tenu par un gros beauf de français aux discussions fleurant bon le PMU.
Une petite dose de Sucre agrémentée de quelques pâtisseries et nous voilà fin prêt pour entamer un régime bien plus salé. Direction maintenant le Salar d’Uyuni et la région du Sud-Lípez.
L’un des grands objectifs du voyage est d’effectuer l’ascension de sa majesté le Licancabur, le volcan des confins de la Bolivie culminant à 5 916 mètres dans un cadre exceptionnel. Nos recherches sur place s’avèrent pourtant décourageantes. Des tarifs excessifs et une logistique compliquée nous poussent à revoir nos plans. Heureusement, la chance nous mène vers deux français, Pauline et Alexis, qui souhaitent faire une autre ascension, celle du volcan Tunupa situé au nord du Salar.
Le rendez-vous est donc pris. On part tous les quatre pour un tour de quatre jours en 4*4 à travers le pays des merveilles. Après la Camargue, le Salar d’Uyuni est le plus grand désert de sel au monde et potentiellement la plus grande réserve de lithium, ce qui permettrait aux boliviens de tenter une remontée sur l’échelle des pays riches.
Avant d’entamer le grand tour, on s’autorise une petite photo-souvenir à l’attraction du cimetière des trains, première et dernière étape de notre rencontre avec la masse touristique du coin.
Le salar est un mirage. De loin, avec la réverbération, les voitures semblent voler au dessus du sol. La platitude du blanc défile avec une impression d’infini. Luís, notre chauffeur et guide freestyle assez relax, pourrait quasiment y conduire les yeux fermés. Cette linéarité offre la possibilité de triper avec la perspective, ce qu’on ne se lassera pas de faire pendant les deux jours passés sur cette étendue blanche.
Ces routes sans limite presque enneigées nous mènent vers la isla Incahuasi, cet oasis de cactus qui semble une île perdue au milieu d’un océan gelé.
Tandis que les autres tours ne passent généralement qu’une petite demi-heure dans le Salar (un comble), on a la chance de profiter plusieurs heures de cet endroit hors normes, notamment quand le soleil couchant amène sa petite teinte rosée éphémère, ma foi fort sympathique.
On perd la notion de distance sur cette gigantesque ruche de sel. Les montagnes qui paraissent proches sont finalement bien loin et l’on perçoit la sensation d’un horizon figé tandis que l’on s’avance inexorablement vers notre première sentence : le volcan Tunupa.
Au petit matin du deuxième jour, nous sommes parés pour son ascension, alignés face à un groupe de blaires de français plutôt prétentieux. Marie, petite sorcière bien aimée, s’est refait mal au genou en jouant les Sotomayor sur le Salar et s’équipe donc d’un manche à balai (hors brosse) pour assurer son soutien. Une condition physique toute relative qui ne l’empêche pas de mettre une heure dans la vue à ce groupe équipé pour affronter l’Everest. Magique…
La dernière partie, plus raide et glissante, l’empêche cependant de prendre part à l’arrivée à 5 148 mètres offrant une vue panoramique sur tout le Salar. Un obstacle largement compensé par les couleurs magiques offertes sur le second mirador et par le fait qu’elle aura atteint ses premiers 5 000 mètres.
Après une descente qui s’avérera plus longue que la montée, notre guide Luís ayant eu l’idée originale et professionnelle d’emprunter un autre chemin que le notre, nous retraversons le Salar vers le Sud, au son d’une compilation des années 80 des plus mystérieuses, et effectuons un repos bien mérité dans l’un des hôtels de sel.
Le troisième jour, nous entrons véritablement dans la région du Sud-Lípez. Nous passons par plusieurs lagunes abritant différentes espèces de flamands roses vivant dans des conditions extrêmes. Chaque matin, recroquevillés dans leur plumage et en équilibre sur une seule patte, ils se réveillent le pied dans le gel de leur mini-hibernation de la nuit où les températures peuvent atteindre jusqu’à -30° en hiver.
Les paysages se font de plus en plus arides et les couleurs de plus en plus profondes. Dans le désert de Siloli, l’arbre de pierre, l’une des figures emblématiques de la région avec sa forme en tête d’oiseau, marque l’entrée vers les plus beaux paysages de Bolivie.
Nous connaissons le programme de la journée et insistons auprès du guide pour arriver à temps à l’une des merveilles surréalistes du coin. Pour le coup, contrairement à d’autres, nous avons choisi la bonne agence, l’une de celles qui ne nous la fait pas totalement à l’envers.
Après une tentative logiquement infructueuse de remettre sur pied une bagnole d’une tonne avec une bâche en plastique, nous repartons de plus belle (notons l’absence de solidarité) vers l’un des plus beaux paysages qu’il nous ait été permis de contempler : la Laguna Colorada, gigantesque mare de sang entourée de montagnes brunes et balayée par des souffles incessants de sel.
Il est difficile de croire ce que nous voyons. L’endroit est totalement extraordinaire. On est vraiment dans un autre monde. Cette couleur proviendrait des algues microscopiques qui réagiraient au soleil. On tente comme on peut de prendre des photos dans cet environnement magnifiquement hostile alors que le vent décapant nous retravaille le brushing que nous avions pourtant mis tellement de cœur à garder intact.
Avec ces images en tête et après une courte nuit précédée d’un apéro frenchie et d’un bon jeu de carte appris en Indonésie, nous repartons au petit matin pour un dernier tour, passons par un plateau de geysers, fumerolles et de marmites bouillonnantes de boue, apercevons au loin le désert de Dalí qui semble pourtant loin des rêveries de l’artiste et arrivons finalement aux confins de la Bolivie.
Face à nous, le volcan Licancabur que nous souhaitions grimper et au pied duquel repose la Laguna Verde, originellement bleu turquoise mais qui aurait perdue un peu de sa superbe au cours de l’année passée.
Cette perte inexpliquée de couleur, dépendante également des vents, lui confère désormais le pouvoir de refléter son volcan protecteur. Du coup, nous n’éprouvons pas de regret à ne pas avoir tenté cette ascension qui aurait été, qui plus est, bien plus difficile que le Tunupa (huit heures de grimpette de 4 500 à 5 900 mètres d’altitude).
Nous sommes arrivés à la fin de ce tour merveilleux et sommes aux portes du Chili. Derrière ces montagnes se trouve la ville de San Pedro de Atacama, située non loin du désert le plus aride au monde. Nous allons y passer quelques temps avant de rejoindre l’Argentine…
Bonjour les jeunes
Fabuleux.Cà fait du bien de vous retrouver. Bonne continuation et au plaisir de suivre vos prochaines aventures.
Plein de bises.
Al et Mum Nicole
Je ne me remets pas de vos photos !
Merci !
Moi quand je serai grande je voudrais une Laguna.
Gros bisous
Tata djou
Entièrement d’accord avec Djou, vos photos sont DINGUES !!! Et ce coin aussi a l’air d’être superbe !
Bonne route !
Bises.
T & G
🙂
Ca fait carrément partie de notre top 3 des paysages qu’on a vu jusqu’à présent.
L’incontournable de Bolivie !
Bravo!!!!
Que du bonheur pour vous…et pour nous!
De grosses bises de nous deux.
Je dois avouer que « que du bonheur » est un faible mot pour décrire ce tour de 4j fabuleux.
On vous fait de gros bisous et j’espère que maman, ta vidéo a fait l’unanimité chez Jean !
A très bientôt
Salut les jeunes,
Le salar de Uyuni et le sud Lipez aura été pour nous comme pour vous une expérience magique.
Bonne continuation à vous…
Les 4 didouilles en vadrouilles.
Ps:Adrien ne perd pas ton pari. L’honneur masculin est en jeu…
Salut la family !
Quelle expérience, n’est-ce pas !
On est quand même sacrément chanceux.
Nous voilà arriver en Argentine alors que vous devez vous diriger gentiment mais surement vers le Pérou.
Dommage qu’on ne puisse pas se recroiser d’ici la fin. Mais je garde précieusement tous les beaux dessins de Solène que j’afficherais dans ma future maison (enfin dans notre futur petit appartement).
Bonne continuation à vous
Des bisous
PS : Adrien tient le coup…pour le moment 😉