Avec ces deux occasions un peu moins folles que prévues, cette partie restera le ventre mou de notre voyage. On ne s’attarde pas. Nous traçons vers la péninsule de Nicoya située au nord-ouest du pays. Compte-tenu du peu de jours sur le territoire, nous avons décidé de privilégier la côte pacifique au détriment de la côte caraïbe. Sans regrets. Les vacances dans les vacances. Voilà l’idée de nos trois jours passés à se la couler très douce dans l’hôtel 4 étoiles Bahia del Sol à Potrero. Trois jours à se faire littéralement griller au soleil, à se gaver la panse et à siroter du Cuba libre dans ce bar mythique collé à la piscine dont l’eau atteint la température de celle d’un jacuzzi. Pura vida ! Et purement à la cool !
De nombreuses frégates et pélicans parcourent le front de mer en quête de nourriture et effectuent des plongées sportives pour choper du petit poisson, le tout sous la lueur flamboyante du soleil partant rapidement se coucher à l’horizon.
L’endroit est l’occasion propice à redécouvrir les joies de la plongée sous-marine. Une petite remise à niveau et me voilà parti pour une double plongée marquée par l’alternance de courants froids et chauds imprévisibles et la présence de nombreuses espèces tropicales parmi lesquelles des raies, des poissons-trompette ainsi que des murènes colorées de jaune et de blanc. Quelques dauphins viennent pointer le bout de leur nez dans une course rapide avec le bateau de pêche que nous avons emprunté pour l’occasion. Pas de photos malheureusement car beaucoup trop rapides.
On enquille une grosse soirée dans la ville de Tamarindo. Vodka Energiser en main, on se laisse tenter par une soirée electro intimiste en plein air plutôt que par le gros sport bar à ricains aux accents R’n’B. Burgers salvateurs et propositions indécentes auront marqué cette soirée tout en légèreté.
Pour nos derniers jours, on improvise pour Montezuma, village zen et babacool de la côte Est de la péninsule. Les pistes pour s’y rendre sont poussiéreuses. Il fait très chaud. La nature, aux allures de savane, est grillée par le soleil. La climatisation fonctionne à plein régime.
A la pointe sud-est, se trouve le parc de Cabo Blanco, le plus ancien des parcs protégés du Costarica. Petit mais concentré, il nous permet une nouvelle fois de goûter à l’observation de nouvelles espèces sur un chemin escarpé sans guide et sans le brouhaha humain. Les oiseaux y sont à l’honneur. Nous rencontrons cinq espèces différentes et singulières parmi lesquelles le woodpecker sautillant à la verticale sur son tronc, le Manakin composant notamment un chant proche de la grenouille, le grand héron bleu venu s’abreuver dans un cours d’eau, le Trogon au ventre jaune et l’énorme Curassow fouillant à travers les feuilles sèches de la jungle.
L’homme est bien le seul animal que l’on ne souhaite pas rencontrer. A l’aller, seul un couple de ricains n’a pas compris qu’il fallait se la jouer discret si l’on voulait garder une chance d’observer des animaux. La ballade sportive nous donne cette chance de voir et d’entendre le singe-hurleur dont les cris rauques et profonds s’échangent entre des mâles aux énormes boules.
Deux cerfs et une famille de coatis font également leurs apparitions. Ces derniers, assez peu craintifs, gardent tout de même un oeil logiquement attentif sur notre espèce humaine aux tendances dévastatrices.
Au bout du chemin, une autre récompense vient. Nous arrivons à la pointe du Cabo Blanco sur une plage immaculée aux eaux nuancées de bleu et de turquoise. Bonheur !
Sur le retour, le rare Tatou enfoui sous les feuilles s’enfuit à notre approche, nous laissant peu de temps pour capter ce moment privilégié.
On ressort de là avec une fatigue saine qu’on s’empresse de compenser avec du calamar fris et du poisson grillé à la plancha qui tombent à point nommé. Langouste fraîche au barbecue le soir, ambiance zen, achat de bracelet de blaireau en peau de serpent viennent ponctuer cette journée sensiblement parfaite. Ajoutons à cela des verres en plus avec quelques vieux briscard du coin et on n’est pas si mal.
En revanche, la découverte de la beuh locale vient réellement ponctuer notre séjour à Montezuma. Badaboum ! Dom aura vécu une expérience plus douloureuse à extirper de son corps que ce poison ingurgité par les voies aériennes. Nos vacances s’achèvent. Encore une dernière ballade dans la réserve de Curú pour éventuellement apercevoir le grand absent de nos vacances et haut symbole du Costa Rica : le paresseux. Malheureusement, nous ne l’aurons pas vu mais deux nouvelles espèces nous font le plaisir de se montrer parmi lesquelles le raton-laveur et un iguane à crête tout juste sorti du crétacé.
Le ferry pour rejoindre la côte du continent nous attend. Dernier coucher de soleil en Amérique Centrale.
Première fois pour nous dans cette partie du monde et certainement pas la dernière. Il est temps de rentrer dans notre chère ville de Paris.