Enfin, nous avons réussi et pu rejoindre Pulau Una Una. Trois heures sur un bateau privé moins rassurant qu’un ferry mais quatre fois plus rapide et flexible. La situation nous a obligé à quitter prématurément la région de Manado et à improviser pour rejoindre plus rapidement les îles Togian situées au centre de Sulawesi.
On partage les frais avec un couple d’allemands chelous dont le mec ne comprend pas bien le concept d’espace vital lors d’échanges inter-humains. Mucin nous l’a fait à l’envers sur le montant total mais soulagés de pouvoir s’en débarrasser, nous partons sans trop d’amertume.
Nous débarquons au Pristine Paradise. L’accueil de Mardy est simple, souriant et chaleureux. Une première impression des touristes résidents nous laisse perplexe mais elle se dissipe rapidement. Leake et Rainbow (jamais sûr de ce prénom), un couple de jeunes docteurs néerlandais ainsi que José et Tonia, un couple de jeunes pétrochimistes espagnols deviennent notre crew d’occidentaux.
Et composé de notre grandiose groupe d’indonésiens, les journées et les soirées vont prendre une belle tournure. Avec Mardy le cool et amoureux transit de Nolwenn. Reven, le bout-en-train qui a la connerie en lui. L’adorable Jenli originaire de Papouasie. André le boss et instructeur de plongée en dilletante. Sri l’indépendante, notre dive Master attitrée, un peu filoute à son jeu de cartes de Président. Gatot le captain. Akbar, le BG du resort d’à côté. Jay le souriant. Et évidemment Awal le diable à la tête de pirate et au shot de captikus facile.
Nous pensions y rester trois nuits. Finalement nous prolongeons sur cinq et c’est l’occasion pour Nolwenn de passer l’Advanced Padi le plus facile qu’on puisse imaginer.
Sur les 33 sites que comptent l’île, l’équipe se focalise sur les mêmes. Pinnacle 1, Gretas et Black Forest reviennent souvent sur le tableau. Appolo, Hong-Kong, Napoléon et Mandiri font également partie de la partie.
Sri m’amène sur le site Black Forest qui me procure une forte impression avec ce gigantesque jardin de corail jaune en formes de roses surplombé par des temples de coraux aux allures gothiques à la Gaudi. Souhaitant que Nolwenn, occupée à cet instant par ses leçons, puisse voir cet endroit incroyable, une deuxième plongée s’organise. Malheureusement, André son instructeur prend un tout autre chemin sans intérêt. Jamais deux sans trois, on y retourne une nouvelle fois avec Sri qui elle ne se trompe pas et sait nous montrer ce que nous ne voyons pas.
Difficile de citer toutes les espèces de poissons et les variétés de coraux tant il y a à voir et à contempler à chaque moment des plongées. Pour couronner le tout, une dizaine de dauphins apparaissent à quelques mètres de notre ponton de squat, pour quelques secondes de magie en snorkelling.
Santé ! Toki toki ! Sur ces belles paroles, chaque soirée prendra une tournure de plus en plus folle. S’organisent alors des Karaokés mixés entre occidentaux et indonésiens jusqu’à la teuf finale improvisée sur le ponton, le tout arrosé de Chaptikus (ou Arak) et oréolé de volutes de tabac aux clous de girofle qui me rappelle le lac Toba et les premiers parfums de l’Indonésie.
En cinq jours seulement, on aura partagé avec eux bien plus qu’espéré. Un volcan nous aura amené sur un autre pour le meilleur.
Dernier jour, petite gueule de bois. On arrive à la fin d’un cycle. Il pleut. Tout le monde part ce matin-là. Les adieux sont émouvants. De souvenirs, nous ne croyons pas avoir été si touchés lors d’un départ.
Et en hommage à Reven le ouf, je conclurai sur ces paroles que j’aurais prononcé à un allemand venu troubler notre dernière soirée. Paris and Pristine, it’s the same so fuck you !!