Yellowstone, le premier parc protégé américain, a une superficie équivalente à celle de la Corse. Il peut paraître un peu immense au premier abord. Et c’est vrai qu’il l’est. Mais sans envisager de grands treks, on peut en avoir un très bon aperçu en 4 jours en suivant la route en forme de huit construite à proximité des principaux phénomènes naturels.
Dès notre arrivée, le ton est donné en voyant passer un troupeau de bisons se ruant en sens inverse juste à côté de notre voiture. On ne cessera d’en voir jusqu’à notre départ.
Suivant la règle du « premier arrivé, premier servi », on se trouve une place dans le camping bien placé de Norris (non pas Chuck), au milieu du grand huit, ce qui va faciliter la découverte du parc. Durant la journée, il fait chaud mais la nuit, c’est emmitouflé dans nos duvets que l’on apprécie la température redescendue à un 2 degrés fort appréciable.
On y commence un régime d’addictopathe (addict aux pâtes, une roucasserie ne fait jamais de mal), au camping gaz, nécessaire pour économiser un bon pécule.
Le nom du parc provient des roches jaunes qui composent le grand canyon entourant la rivière du même nom. Le point de vue depuis le haut des chutes d’eau existantes est fabuleux. Les embruns se mêlent à la lumière du soleil pour former un arc en ciel ajoutant encore plus de couleurs à ce tableau de dingue.
C’est à Yellowstone que l’on peut observer des phénomènes naturels tels que les geysers, fumerolles, bassins d’eau chaude et marmites de boue. En revanche, on est loin des sources thermales et bains de boue des thalasso traditionnelles à moins que l’on aime être cuit à feu vif ou se faire décaper à l’acide.
Les fumerolles sont un leitmotiv du parc. On les retrouve un peu partout près des rivières, au niveau des geysers, sur les pâturages jaunes et verts et, au loin, s’élevant au-dessus des forêts de sapins. On retrouve cette odeur de soufre écœurante si caractéristique qui nous évoque la descente du Kawah Ijen en Indonésie.
L’homme n’intervient pas, ou peu, dans cette nature ancestrale, ni en cas d’incendies, ni en cas de contamination de la faune ou de la flore. On y voit les séquelles de l’incendie ravageur de 1988 qui toucha près d’un tiers du parc et celles des coléoptères qui s’attaquent au nombre incalculable de sapins.
En empruntant la boucle nord, on passe par des formations en terrasse blanchâtres desquelles s’écoule une eau acide peu recommandable pour la baignade. Comme dans tous les endroits du parc, des pontons en bois sont aménagés pour protéger le sol ainsi que les gens des boues brûlantes et de l’eau en ébullition dissimulées, à certains endroits, sous la fine couche de terre.
Alors qu’il est difficile de croiser le regard d’un élan du Canada, généralement timide et planqué dans les bois, un attroupement de voitures nous guide vers cet animal dont les bois se confondent avec les branches du tronc mort près duquel il a trouvé refuge.
Coup sur coup, un second attroupement nous mène sur la piste d’un ours noir se nourrissant de feuilles en contrebas. Ça fait plaisir. Au passage, une des consignes strictes est de ne laisser trainer aucune bouffe, particulièrement dans les tentes, afin d’éviter de les attirer et de se faire étriper en pleine nuit. Si vous voulez taquiner un pote, vous pouvez toujours lui glisser une tranche de jambon sous son oreiller.
Avec l’Islande, la Nouvelle-Zélande et le Kamchatka (à l’est de la Russie), Yellowstone fait parti des seuls endroits où l’on peut observer des phénomènes de geyser. L’heure est venue de rendre visite au « vieux loyal », un geyser qui a la particularité d’être ponctuel et prévisible dans ses éruptions. Toutes les 90 minutes environ, il s’active en dégageant une colonne d’eau bouillante s’élevant à 40 mètres en moyenne pour le plus grand plaisir des badauds venus s’installer autour comme dans un amphithéâtre.
Le must du parc, le clou du spectacle est, à nos yeux, cette ahurissante et énorme source d’eau chaude multicolore aux tons bleus, verts, jaunes et orangés qu’on a la chance de découvrir en surplomb et à l’écart de la foule. L’endroit, nommé Grand Prismatic Spring, est franchement surréaliste.
Un dernier panorama sur le lac de Yellowstone pour le plaisir, encore trois petits tours et puis s’en vont. La visite du parc était magique. On en a pris plein les yeux.
Nous partons en direction du sud maintenant. On ne va pas tarder à arriver dans l’Utah.
Bizz !!
Superbe ! Et tout road trip chez les ricains s’accompagne de son « Beef Jerky », il faut absolument que vous goutiez, comme on dit « ça envoie du steak! »
Bises
On a goûté à ces morceaux de boeuf séché qu’on peut qualifier de bon pour la race canine. Peut-être en existe-il pour l’homme mais pas eu envie de trop chercher !
Biz