Après avoir quitté la fraîcheur du Perito Moreno, nous voilà répartis sur la route en direction du Chili voisin. Un contrôle de police, fréquent en Argentine, vient compléter les formalités laborieuses du passage de frontière.
Bavardant sur notre étape à venir, nous regardons moutons, guanacos (famille des lamas) et autruches à travers la fenêtre du bus qui nous emmène vers la ville chilienne de Puerto Natales.
C‘est ici que nous préparons le trek du W dans le parc de Torres del Paine. Cinq jours sur ce parcours renommé en forme de W à travers des paysages majestueux. Nous louons du matos de camping (sac, matelas et tente) et stockons de la bouffe pour un nouveau régime d’addictopathe. 24 paquets de nouilles chinoises dont la monotonie culinaire est seulement troublée par la présence de quelques oreos et d’une tablette de chocolat (précisons au lait avec des amandes).
Dans notre malheur du vol de nos affaires, Florent, rencontré dans la région de Salta, nous a généreusement et temporairement troqué son sac à dos contre ce vieux sac de sport que nous avions racheté en remplacement. Avec ce nouveau sac, nous sommes parés comme il se doit pour une bonne session de trekking.
Entrés dans le parc, nous attendons le départ du bateau qui fait la navette jusqu’à notre premier arrêt : le camping du lac Pehoé (camping Paine Grande). La couleur du lac et les couleurs des fleurs tapissant la rive laissent présager le meilleur.
Fuyant les turpitudes du monde moderne, nous déployons notre tente au milieu d’un cadre naturel enchanteur. Ce premier jour, nous déposons nos sacs avant d’entreprendre la marche vers le mirador du glacier Grey.
Gandalf est de retour ! Marie, pas totalement remise de sa blessure au genou, se dotera des pouvoirs de béquille d’un long bout de bois, un peu à la manière d’un magicien de l’ancien temps. Luttant contre les vents fouettant la partie Ouest du parc, nous parvenons ce jour à contempler de loin ce glacier aussi grand que le Perito Moreno.
Habités par le plaisir de marcher au milieu de tapis de fleurs rouges, jaunes et violettes, nous avançons tranquillement jusqu’au camping Italiano, situé dans une forêt humide un peu glauque, déchargeons le fardeau de nos sacs avant d’entreprendre la montée à travers la vallée del Francés. Ce deuxième jour, le froid se fait sentir et la neige fait son apparition. A trois reprises, le grondement du tonnerre se fait même étonnamment entendre. Trois avalanches successives, créant au passage trois torrents de neige, se laissent apercevoir arrivés au niveau du mirador donnant sur la façade Ouest.
Ignorant les nuages masquant une partie des paysages, nous parvenons alors au niveau du camping Británico où le soleil vient miraculeusement donner la mesure des montagnes qui nous entourent.
Juchée en équilibre relatif sur son promontoire rocheux, Marie revient ensuite s’assoir à l’abri du vent et nous profitons ensemble de la vue sur les impressionnantes cathédrales de granit qui nous font face.
Kiffant la redescente vers le camping Italiano, nous reprenons nos sacs et partons terminer ce deuxième jour dans le camping de Los Cuernos. Les nuits sont fraîches et venteuses dans le coin. Bonnet sur la tête, chaussettes au pieds et boules Quiès dans les oreilles, le sommeil est entrecoupé régulièrement par le plaisir du dos et des hanches posés sur un sol bien dur.
Le matin du troisième jour, nous partons en compagnie de Thibaud, Véronique, Ulrich et Thelma, rencontrés un peu plus tôt sur le parcours. Une toute autre saison s’annonce. L’été vient pointer le bout de son nez. Crème solaire et tee-shirt sont de la partie pour nous mener vers notre prochaine étape nocturne du camping Chileno, situé à l’Est du parc.
Marchant et longeant ce magnifique lac répondant au doux nom imprononçable de Nordernskjöld, nous profitons de points de vue sur ces eaux turquoises laiteuses qui semblent appartenir à des régions tropicales pourtant si lointaines.
Ne négligeant pas les multiples recommandations concernant l’utilisation du feu dans le parc, une touriste ayant récemment réussie à cramer 10% de la végétation en utilisant son réchaud sur un chemin de randonnée, nous faisons halte de temps en temps, sans pouvoir cuisiner nos délicieuses nouilles bœuf-poulet, et profitons de la magie de ces lieux colorés par la myriade d’arbustes aux fleurs rouges.
Occultant toutes les pseudo-galères passées, nous avançons sous le soleil, alternons marches montantes et descendantes, pauses bronzage et rafraichissements dans les nombreux cours d’eau purs provenant des glaciers situés en amont.
Profitant de ces arrêts sur la partie la plus longue du trek, nous observons, sur notre gauche, ces étonnantes montagnes marbrées vanille-choco de Los Cuernos.
Quoi qu’il arrive, il semble difficile de se lasser de cette poésie naturelle offerte par le parc de Torres del Paine, spécialement lorsque le soleil et le bleu du ciel viennent enchanter l’ensemble.
Rares sont les animaux que nous rencontrons sur notre chemin. Différentes espèces d’oiseaux et des lièvres aussi gros que des renards se laissent apercevoir de temps à autre. Seul un vrai renard fouinant sur le camping Torres et une biche sur le chemin du mirador final viennent troubler la quiétude de notre marche.
Sous un temps qui se dégage petit à petit le quatrième jour, nous partons à l’assaut de l’ultime étape. Une dernière marche montante depuis le camping Chileno vers le mirador des fameuses Torres del Paine. Un dernier dénivelé abrupt et rocailleux nous attend avant de pouvoir contempler le spectacle incroyable de ces trois pitons de granit, surplombant une lagune turquoise refroidie par les vents violents et secouée par les éboulements de pierres.
Tentant infructueusement le dernier jour de venir les contempler au lever du soleil, les Torres se faisant timides derrière les nuages et la pluie, celles-ci ne nous auront finalement accordées qu’une seule chance de les voir. Mais quelle chance ! Le temps, tellement variable, ne permet pas toujours de les admirer. Ce cinquième jour, nous redescendons ensuite vers l’hôtel Las Torres. Le temps a perdu de sa magie. Le timing est parfait. Nous quittons le W et repartons maintenant pour Puerto Natales.
Ushuaia est désormais notre prochaine destination. Le rendez-vous est pris sur la terre de feu. Là-bas, nous allons tenter de dégoter une croisière pour le bout du monde.
Vive l’Antarctique ! En espérant pouvoir y aller. Ce n’est pas encore fait. Les tarifs peuvent être phénoménaux sauf à la dernière minute.
W ! Ce trek de Torres del Paine nous aura comblé de bout en bout !
Les paysages sont à couper le souffle !!!
Des bisous …
Chouffi
Salut Chouffi !
Ce parc a été un grand moment du voyage, vraiment exceptionnel.
On espère que tu vas bien.
On t’embrasse fort
Waouh, ça a l’air assez dingue ce trek !
Bises
T & G
C’est totalement ouf ! la meteo joue par contre vachement et elle est difficilement prévisible dans ce coin là.
Salut à vous deux depuis Sydney. Ici tout va bien. Nous espérons qu’il en est de même pour vous. Alors cette croisière, c’est oui ou c’est non?
Salut les 4 didouilles !
C’est oui pour la croisière !! on vient juste de revenir ! on ne va pas tarder à donner des news à ce sujet.
Et vous comment va la vie ?? Tout s’est bien passé en amérique du sud ? A l’exception de ce tremblement de terre 🙂
Au fait, Marie a perdu tous les dessins de Solène du fait du vol de nos sacs à Salta. Ils appartiennent maintenant à une communauté de gauchos argentins.
Bon trip en Australie ! Et spéciale dédicace à Doudou de Paul et Chaton !