Le Shinkansen qui nous amène à Hiroshima trace comme un dingue au milieu du grand centre urbain formé par les villes de Kyoto, Osaka et Kobe.
Avec une moyenne de 30 secondes de retard, le Japon est bien loin d’atteindre le niveau d’exigence et de perfection de notre cher réseau SNCF. Mais on ne va pas les blâmer pour autant. Arrivés à bonne gare, un okonomiyaki, la spécialité locale de Hiroshima à base de tout (chou, nouille, œuf, viande, etc..) cuit sur une grande plaque de métal fait le travail de nous rassasier généreusement.
De l’énergie nécessaire pour aller visiter le musée du mémorial de la paix qui a le don de donner une nouvelle dimension et une nouvelle perception de l’impensable folie qui eu lieu ici le 6 août 1945. Le rare vestige du dôme de Genbaku qui se trouvait au niveau de l’épicentre de l’explosion et autour duquel tout fût absolument soufflé reste le symbole et la mémoire de la première utilisation de la bombe atomique.
Nous en apprendrons plus sur les raisons réelles de son utilisation bien au-delà de celles avancées par le gouvernement américain sur ce mal nécessaire qui aurait soi-disant permis d’éviter la perte de milliers de militaires américains si une éventuelle invasion de l’archipel japonais avait eu lieu.
Le lendemain, revenus de cette étrange perception, nous partons pour l’île de Miyajima. Une visite plus en douceur nous amène de son célèbre Torii flottant au sommet du mont Misen surplombant la baie et les nombreuses îles de la mer intérieure de Seto.
Il s’agit de la première journée ensoleillée vierge de tout nuages. Équipés de nos plus belles lunettes de soleil, là où il paraît malpoli pour un japonais d’en porter, nous attendons patiemment la lumière déclinante et son effet sur le symbole des lieux, chacun y allant de son instant Insta résolument unique.
Pour la troisième et dernière journée dans la région, nous abordons les gorges de Sandankyo, fort heureusement non indiquée dans le guide, avec l’idée de quitter la cohue et la densité des zones urbaines.
Une bouffée d’air au milieu de la nature où l’occasion nous est donnée de rencontrer notre ami Mamushi (un serpent en fait) et d’observer des papillons virevoltant plutôt impressionnants.
Serpentant le long de la rivière et des nombreuses cascades bordant le chemin, la ballade est brève mais belle et vient joliment compléter notre passage dans la région.
Un dernier Yakiniku et son lot de morceaux de wagyu bien gras vient évidemment clôturer dignement notre soirée dans la ville assombrie de Hiroshima.
Demain, direction la péninsule de Kii et les chemins de pèlerinage de Kumano Kodo.