25 ans à Bukit Lawang !

Pour célébrer dignement son quart de siècle, Marie souhaitait le passer en compagnie de nos cousins les orangs outangs (qui signifie « homme de la forêt » en indonésien). C’est chose faite !

Selon les bons conseils de Tony et Stephanie, nous nous mettons en quête du seul homme capable de nous faire découvrir la jungle comme il se doit : Ipul surnommé « the jungle man » ou « Snake man » ou encore Mowgli par les autres guides et les habitants du village de Bukit Lawang. Il aime et connait la jungle comme sa poche, a tourné dans un remake indonésien du livre de la jungle (véridique !) et s’est fait mordre par un cobra royal qui lui a laissé une cicatrice impressionnante sur le bras droit. En temps normal, il suffit d’une heure pour en mourir. Il a bu sa pisse pour ralentir l’effet du venin et a évité l’amputation en se fabriquant lui-même un sérum à partir de sa connaissance des plantes.

Les histoires qu’il raconte sont difficiles à comprendre étant donné son accent anglais à couper à la machette. Mais il suffit de voir ce dont il est capable pour comprendre qu’on n’a pas à faire à un herboriste du jardin des plantes. Il évolue pieds nus dans la jungle, repère les bêtes au premier coup d’œil, connait la fonction des plantes, imite le chant des oiseaux avec un bout de plastique ainsi que le cri des orangs outangs, donne le change à une espèce de toucan (Avatar bird comme il l’appelle) et parvient  à attraper un énorme varan qu’il exhibe fièrement avant de le relâcher. Il ne tue jamais d’animaux et ne se nourrit donc pas de la faune locale. Egalement chasseur de serpents, il se trimbale en compagnie de deux de ses proies, un moon snake et un cobra royal, de l’espèce même qui aurait pu lui coûter la vie. He’s the jungle man !

Dans un environnement escarpé et saturé d’humidité, nous partons avec lui pour un trek de trois jours et faisons dès le début la rencontre de plusieurs orangs outangs dont deux femelles et leurs petits de trois mois. C’est fabuleux de pouvoir les voir évoluer dans leur habitat naturel. On est vraiment proche d’eux et on imagine aussi leur vulnérabilité. Les consignes de sécurité et de protection de l’espèce ne sont pas vraiment appliquées à la lettre. Quoiqu’il en soit, c’est un beau moment !

Pour son anniversaire, Marie se voit offrir par Ipul un couteau dont le manche est un mélange de corne de cerf, d’os de vache et de buffle. Un cadeau mythique qui ne trônera pas près du tire-bouchon de la cuisine. Notre marche est une succession de montées, de descentes et d’avancées le long de crêtes avec de chaque côté la jungle en toile de fond. Le soir venu, une invitée surprise repérée par Ipul vient nous rendre visite, une mante religieuse qui fait sa belle et prend la pause sous les projecteurs.

Nous comprenons que la rencontre à la lisière du parc avec les orangs outangs le premier jour n’est due exclusivement qu’à l’habitude de ces grands primates d’être nourris par l’homme. Ils ne sont pas farouches et attendent les quelques bananes données par les guides car nous ne sommes pas en pleine saison des fruits.

Le deuxième jour est celui des insectes les plus étranges. Nous nous enfonçons un peu plus dans la jungle, là où les touristes ne vont pas. Tels des princes, nous dormons sur des tapis de sol aussi épais qu’une feuille de papier Canson. C’est, par conséquent, reposés que nous entamons le troisième et dernier jour qui nous propulse littéralement dans la jungle sauvage.

Ici, il est plus difficile d’apercevoir les animaux qui prennent la fuite très rapidement. Peu de photos possibles dans ce cas mais le cri extraordinaire des gibbons nous sert de boussole pour aller à leur rencontre. C‘est avec chance que nous parvenons à observer une famille de gibbons noirs au loin et un couple de gibbons blanc dansant au-dessus de nos têtes avec une vitesse et une agilité exceptionnelles.

Le singe Thomas Leaf, espèce endémique de l’île, entraperçu dans la jungle, se laissera plus facilement approcher dans le jardin des fruits lors de notre retour au village.

Après cet incroyable séjour dans la jungle, nous partons désormais pour Banda Aceh et l’île de Weh à l’extrême nord de Sumatra.

PS : Un grand merci pour tous vos messages pour mon anniversaire ! Je vous aime fort !

PS2 : Le wifi de Sumatra n’est pas au top ! On pourra poster nos photos dans un avenir proche…