Nous voilà revenus sur El Calafate. La pampa désertique et la température plutôt douce ne laissent pas présager l’existence d’énormes glaciers dans les environs.
Nous avions réservé plus tôt pour un tour organisé à la découverte du magistral glacier du Perito Moreno. Malgré notre aversion profonde pour les tours touristiques, il s’avère être le seul moyen d’aller fouler le sol de ce monstre de glace.
On part donc dans un petit groupe de 46 personnes pour une première étape en bateau nous amenant suffisamment près pour se rendre compte de sa taille et suffisamment loin pour éviter la chute d’un bloc de cinquante mètres qui, à défaut de nous écraser, nous enverrait danser la Polka du fait du mini-tsunami provoqué.
La deuxième étape consiste en une petite ballade sur le dos du glacier. Arrivés sur place, on se met à l’apprentissage de la marche avec crampons qui donnerait presque envie de tenter l’expérience au piolet. Mais pas question de sortir des pointillés. Le petit manège est bien rodé pour ce petit tour voyant les groupes défiler à la chaîne.
Le mini-trekking se conclut par un rafraîchissement écossais servi on the rocks of the Perito Moreno. Une façon comme une autre de briser la glace sur ce monstre bleu et blanc.
Car ce monstre en effet est bien vivant. Les torrents d’eau douce qui y serpentent sont autant de veines dans lesquelles il est possible d’étancher sa soif. L’oxygène, présent dans les parties plus récentes, lui confère cette couleur blanche. Son bleu profond provient des parties plus anciennes, plus compactées, ne laissant filtrer que ce niveau de couleur.
Ce sont ses glaces anciennes, couplées avec quelques sédiments, qui donnent cet aspect laiteux au lac Argentino dans lequel il vient se jeter. Et le glacier gronde, craque sa carapace gelée à mesure qu’il croit, avançant de près de deux mètres chaque jour.
Sous le soleil, il a besoin de relâcher la pression en envoyant valdinguer régulièrement des pans entiers de glace dont la détonation résonne alors pendant plusieurs secondes au niveau des plateformes qui lui font face.
On regrette alors cet aspect bâclé de la dernière étape où l’on ne sera resté qu’une seule petite heure quant il faudrait au moins une demi-journée pour en faire le tour et pour rester à contempler le panorama incroyable offert sur ce gigantesque glacier.
Nous quittons maintenant l’Argentine pour un temps et rejoignons le Chili tout proche pour une grosse session de trekking.
C’est la folie ce bleu !
allez bisou
C’est toi le bleu !
Allez salut !