L’atterrissage en pleine nuit dans la jungle se veut des plus rassurants. Dans le noir complet, il n’y a que le crissement des pneus sur la piste et l’arrêt des oscillations de la carlingue qui nous préviennent de notre arrivée. Nous voici déposés au Nord-Est de l’Argentine, à la limite des monumentales chutes d’Iguazú situées à la croisée des chemins brésiliens et paraguayens.
La découverte de l’une des sept merveilles naturelles du monde (classement non officiel à l’initiative d’un mécène suisse) se fait en deux temps, de part et d’autre de la frontière commune à l’Argentine et au Brésil.
Le premier jour, nous embarquons pour la visite du côté argentin, plus longue et plus diversifiée mais aussi plus proche du parc d’attraction avec son petit train et ses possibilités de speed boat type aquasplash au plus près des chutes.
Les sentiers et passerelles serpentant au milieu de la jungle tropicale permettent d’apercevoir quelques iguanes et des peu farouches coatis, sorte de raton-laveur au long nez et à la démarche de petit ours, fouinant constamment à la recherche de micro-restes de nourriture laissés par les touristes.
Au-dessus de ces multiples chutes d’eau longues de plusieurs centaines de mètres, planent constamment des colonies de vautours, majestueux de loin mais loin de l’être de près.
Le côté argentin offre une plus grande diversité de points de vue, à la fois surélevés et en contrebas. Les chutes les plus massives et les plus impressionnantes se trouvent dans l’énorme fer à cheval de la Garganta del diablo, constamment baigné dans un épais nuage blanc d’embruns rafraîchissant. L’endroit est presque vertigineux et le volume d’eau est tel qu’il semble se déverser au ralenti avant de se perdre définitivement dans le brouillard.
Au retour de la passerelle traversant entièrement le fleuve Iguazú, on aperçoit virevolter des papillons multicolores et le délicat geay acahé, oiseau tropical dont le pelage contraste avec celui de son lointain cousin le pigeon parisien.
Nous passons le deuxième jour du côté brésilien, plus court mais offrant une vision plus panoramique des chutes et la possibilité de découvrir des recoins cachés restés inaccessibles du côté argentin.
La partie Do Brazil se termine à quelques encablures de la masse assourdissante des chutes proches de la Garganta del diablo nous laissant, en prime, un rafraîchissement naturel pas désagréable sous cette chaleur tropicale.
C’est vraiment Todo Bene ces chutes d’Iguazú. Mais nous ne poussons pas plus avant vers le Brésil malgré notre visa tamponné. Pas de Rio de Janeiro donc et pas de petits jongles sous le soleil de Copacabana. Laissons à notre chère équipe de France le soin de le faire en 2014. Nous revenons en Argentine et repartons maintenant pour un long trajet en bus en direction de la capitale de Buenos Aires !