Escale à Sydney

L’Australie est une destination fréquente chez les gens entreprenant un long voyage. Un pays plus vaste que l’Europe demande en effet un poil de temps pour le découvrir. Mais nous avons décidé de privilégier les Etats-Unis à la place, qui nous attiraient plus. L’opportunité d’y faire un saut s’est en revanche présentée, Sydney étant une plaque tournante des transits dans le Pacifique. On s’est donc accordé trois jours « à tuer » dans cette fameuse ville avant le prochain vol. Il s’agit de ne pas traîner.

Dès notre arrivée dans le quartier de Kings Cross, nous sommes accueillis par le cri de cacatoès blancs à proximité de l’hôtel de backpackers dans lequel nous descendons. Le temps de déposer les sacs, on se précipite ensuite vers le Sydney Harbour Bridge pour profiter du coucher de soleil sur le célèbre opéra et son architecture toutes voiles dehors.

En guise de diner, on se partage une bonne pizza au kangourou et une autre au crocodile d’eau de mer façon thaï dans un vieux bar-hôtel australien du 19ème siècle. On donne nos conseils de lieux à visiter à la serveuse qui partira bientôt à Paris. « Hey guys, you’re awesome !! » nous remercie-t-elle avec une mesure toute pondérée.

La reprise de l’anglais n’est pas évidente, l’accent australien est chaud à comprendre. On est loin de l’anglais cambodgien qui se résumait à deux mots par phrase.

Le lendemain, on se balade dans le quartier historique de The Rocks et ses vieilles bâtisses industrielles qui était autrefois un lieu dépravé de marins, de putes et de brigands. Tout cela a bien changé, c’est devenu un quartier bobo et de sortie pour jeunes cadres dynamiques (ça nous rappelle vaguement un truc…). On y visite d’ailleurs le musée d’art contemporain qui nous laisse songeur…et perplexe.

On se prend un repas léger dans un resto bavarois passant une fine musique du Reich avant de se diriger vers l’aquarium et le zoo enfermant des animaux emblématiques comme le kangourou et le koala mais aussi le diable de Tasmanie, une sorte de mix harmonieux entre le rat, le chien et le cochon, dont l’espèce décline en raison des tumeurs faciales développées lors de bagarres entre eux. Et c’est vrai qu’ils se chiffonnent pas mal les deux mignons.

Le soir venu, dans un élan romantique accompagné d’une douce musique funky, on décide de trinquer au voyage en faisant péter la bouteille de champagne au pied de l’opéra.

Pour le deuxième jour, on se rend à Bondi beach, la plage la plus connue et la plus fréquentée de la ville. L’affluence est faible ce matin-là mais on aperçoit joggeuses stéréotypées, surfeurs et confrères de David Hasseloff bravant la fraîcheur hivernale et foulant le sable en petit slip de bain moulant assez mythique.

En descendant vers le Sud, on emprunte la jolie ballade aménagée le long des falaises, bordée de résidences huppées faisant face à l’océan. Remontant vers le Nord, une sorte de bateau pirate entièrement noir attire notre attention. Un étonnant retour à l’époque du Capitaine Cook se profile à l’horizon.

Un T-bone (qui pèse son poids) plus tard, on rejoint l’opéra à Circular Quay pour une excursion en bateau dans la baie de Sydney. On croise une petite colonie de dauphins sur le chemin qui nous mène vers le quartier tranquille de Manly, loin de l’agitation de la grande ville.

Le dernier jour, on rejoint en train la ville de Katoomba dans le parc national des Blue Mountains qui doit son nom au voile bleuté provenant de l’évaporation d’huile des milliers d’eucalyptus présents. On se retrouve alors face au panorama impressionnant du triptyque rocheux des « Trois sœurs ».

On entame ensuite la randonnée pédestre du Prince Henry et on fait la rencontre avec deux magnifiques perruches rouges et bleues, dont le charme naturel ne s’estompe pas comme dans un zoo.

De retour en ville, nous rentrons nous préparer. Demain est un autre jour. Nous tournons la page de l’Asie et du Pacifique. Ouvrons maintenant celle du nouveau continent. Let’s go to America !