Nous embarquons dans notre premier shinkansen ou train à grande vitesse. La végétation depuis la fenêtre apparaît plus dense et bien différente de ce que l’on a l’habitude de voir. Dès les premiers jours, les transports plus longs que prévu remettent alors en question notre projet initial de se rendre sur l’île de Kyushu située à l’ouest de l’archipel. Sans véhicule, cela devient bien trop chronophage et compliqué.
Notre arrivée dans la ville de Fuji-Yoshida est marquée par une pluie soutenue et durable. Le Mont Fuji est entièrement masqué par les nuages. La ballade prévue autour d’un des cinq lacs qui le bordent devra attendre.
Pour compenser, nous recherchons notre premier onsen. Il s’agit d’un bain traditionnel typique et non mixte dont l’eau provient de sources thermales naturellement chaudes. Et comme première expérience, le rituel de toilette préalable s’effectue sur un minuscule tabouret en bois, le tout entièrement nu, entourés de deux vieux japonais fripés. Un peu gênés de prime abord, ces ablutions s’avèrent profondément relaxantes entre l’alternance de l’eau chaude du bain et l’eau froide de la toilette.
Détendus, rincés, séchés et lessivés, la première gorgée de Kirin fraîche semble alors pénétrer directement dans le sang. Un grand kiffe. Mais la nuit n’en est néanmoins pas meilleure. Pour le moment, impossible de me caler sur l’heure japonaise. Je passe trois à quatre heures de ma nuit l’œil vif et alerte résolument tourné vers la journée parisienne.
Le lendemain, ayant vainement espérés une amélioration de la météo, nous traçons vers Kyoto. Pour nous, le mont Fuji se devine, s’imagine mais ne se vivra pas. Des nuages statiques et de la pluie. Blanc sur blanc, il est temps de foutre le camp.